Avec une fête nationale orientée sur les droits humains et l’écologie, soutenue par une offre alimentaire principalement végétarienne, le nouveau Maire de la Ville de Genève s’est attiré les critiques d’une bonne partie de la droite genevoise.

Parmi les griefs entendus, une réduction insupportable de la consommation de viande et une affiche pas assez patriotique à leurs yeux. L’ancien conseiller d’État Luc Barthassat y est même allé de son indignation : «Non seulement, ils nous ont supprimé la viande, mais en plus ils nous supprime (sic) le drapeau suisse sur le lampion de l’affiche».
L’affiche de l’artiste valaisanne Emanuelle Houdart, qui dégage sérénité, paix et bien-vivre ensemble, est pourtant magnifique. Elle nous change surtout des habituelles images de drapeaux ou lampions qui s’agitent dans l’air.
Quant à l’offre alimentaire principalement végétarienne et végétalienne, limitant à 10% les produits carnés sur les stands de nourriture situés dans l’enceinte du magnifique parc La Grange, elle a suscité bien des avis positifs. Et il y avait de quoi. Les plats étaient délicieux, variés, et à un prix moins élevé que ces habituelles offres de viandes provenant de ces épouvantables élevages à l’étranger.
Dans la zone principale dévolue à l’alimentation, tous les stands se sont engagés à ne proposer que des plats végétariens ou végétaliens. La foule qui se pressait pour commander ces plats démontre qu’une offre carnée n’est pas obligatoire pour intéresser le public. Les autres espaces qui proposaient des plats autant à base de viande ou poissons que d’alternatives végétales avaient aussi des demandes pour ces dernières. Même l’habituel stand « spécial saucisse » était étonné de la demande en saucisse végétale, plus importante encore que l’an passé.





Un immense bravo à la Ville de Genève pour cette fête nationale novatrice et ambitieuse qui a attiré la foule. Une fête magnifique, proposant concerts, animations didactiques, jeux et découvertes dans cet endroit magique qu’est le parc La Grange.
Un immense bravo également au Maire écologiste Alfonso Gomez, pour avoir tenu le cap malgré des attaques absurdes. Nous avons besoin de politiciens courageux qui ont les yeux tournés vers l’avenir.
De l’exhibition de peuples africains hier à la défense des droits humains aujourd’hui
Il y a une centaine d’année, la société propriétaire du parc accueillait des compagnies itinérantes prônant la suprématie raciale en exhibant des peuplades africaines dans des zoos humains.
A l’époque, une bonne partie de la population soutenait ces spectacles et s’élevait contre ceux qui qui s’y opposaient. Heureusement, le temps fait son œuvre et les consciences s’éveillent. Comment les générations futures percevront notre résistance à réduire notre consommation de viande et autres polémiques sur la taille du drapeau suisse ou les couleurs du lampion de l’affiche ?

En savoir plus sur l’évènement
La fête nationale commémore le serment prêté, le 1er août 1291, par les cantons d’Uri, Schwytz et Unterwald.
La fête organisée par la Ville de Genève a eu lieu au parc La Grange. L’accent a été mis sur l’urgence climatique et les droits humains. La programmation artistique se composait d’un village écologique, avec notamment des manèges à traction humaine, un carrousel en matériaux de récupération, la découverte du potager du Théâtre de l’Orangerie, des éco-défis, des jeux en bois, des ateliers découverte sur la nature et de nombreux spectacles et concerts tout au long de la manifestation, visant une optique zéro déchet pour réduire l’impact carbone.
La Ville souhaitait montrer qu’un mode de vie durable peut être festif, convivial et respectueux des traditions. Elle rappelait, par la même occasion, la chance de vivre dans un pays en paix.



